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Salon du tatouage Nice 2014

Jusqu’à lundi, 9000 visiteurs sont attendus au Salon des studios Riviera. Phénomène de mode, démocratisation et starisation en font un phénomène de mode qui le vide parfois de son sens.

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Le corps à livre ouvert. La chair pour dire les maux. L’expression à sang d’encre. L’exhibition de soi, plutôt que la peinture sur soie. Reflet de l’âme à fleur de peau. Blanche comme une page à noircir. Comme une histoire à écrire. À chacun son image, à chacun son tatouage. Il se décline à tous les âges.

« Je reçois beaucoup de jeunes, mais aussi des clients de 50 ans, qui ont attendu la démocratisation du tatouage pour oser, constate Silgrid Guien, artiste tatoueur à Cannes.Du coup, ils attaquent tout de suite par de gros motifs, car ils ont eu le temps de mûrir le projet».

Véritable phénomène populaire, le tattoo n’est plus tabou. « La nouvelle génération ne nous juge plus, une personne tatouée n’est plus regardée comme une bête curieuse », souligne Lætitia d’Angel Tattoo, une institution à Nice (deux magasins avenue de la Californie et à Cessole).

L’amélioration des règles d’hygiène dans les « shops » agréés contribue à enlever la gêne pour cette pratique autrefois indigène.

Le symbole tribal a quitté son insularité originelle pour l’universalité corporelle. Rite initiatique devenu messe médiatique. Pour le meilleur et pour le pire.

Le même que Rihanna !

Le tatouage n’est plus seulement réservé aux prostituées et aux taulards. Il contamine aussi les vedettes et les stars. Signe ostentatoire. Jusqu’au superfétatoire.

La moindre signature sur l’avant-bras d’un footballeur fait tâche d’encre. Tout le monde veut la jouer comme Beckham. Pareil pour le show-biz, qui adore se montrer. « La chanteuse Rihanna est aussi une grande source d’inspiration. Dès qu’elle fait un nouveau tatouage, toutes nos jeunes clientes veulent le même ! ».

Une autre forme d’asservissement, alors que le tatouage fut aussi la marque de l’infâme, sur les esclaves et les déportés. Aujourd’hui, il s’affiche aussi comme le sceau de la liberté. S’affirme comme une carte d’identité. Ou comme un simple accessoire de beauté, qui donne du relief à la silhouette. « Beaucoup de femmes en usent comme d’un ornement, se font tatouer des arabesques sexy sur leurs jolies courbes ».

La mémoire dans la peau

Sur les seins ou les fesses, le dessin gagne en surface ce qu’il perd parfois en profondeur. Paradoxe d’un courant graphique à la fois… épidermique et historique. Politique ou ludique. C’est Mike Tyson l’ancien boxeur, aux visages de Mao et Che Guevara sur les muscles, un signe maori autour de l’œil. Mise en abîme sur une peau abîmée.

D’autres se font dessiner« Kojak, Colombo, Amy Winehouse, ou parfois, le portrait d’un enfant décédé… », souffle Lætitia.

La mode de la gravure (et les gravures de mode) surfe toujours sur le style polynésien. Ou sur les écritures. Stylisées « latino » ou « mexicain ». À y perdre son latin.

« Ah, j’ai tatoué Carpe Diem sur la moitié de la France », rigole la patronne d’Angel Tattoo.

Et puis il y a les Écritures. Des extraits de bible pour cicatrices. Des mains qui prient, des croix, des chapelets, sur chaque bourrelet.

« C’est bizarre, car pour certains, je suis sûr qu’ils n’ont jamais mis un pied à l’église ».

Esprit de corps. Dévot ou mauvais garçon, à chacun sa religion. Alors oui, le tattoo n’est plus tabou. Mais pour beaucoup, il demeure sacré.

Source : http://www.nicematin.com/nice/tattoo-festival-a-nice-jusqua-lundi-le-tatouage-dans-la-peau.2166335.html

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